Le doryphore de la pomme de terre

Leptinotarsa decemlineata (Coléoptères)




Répartition :
L'aire d'origine du doryphore se situe au Mexique central où il vivait sur des Solanacées sauvages, notamment (Solanum rostratum), mais sans jamais pulluler.
La plantation en Amérique du Nord de la Pomme-de-terre (Solanum tuberosum), originaire d’Amérique Centrale, a provoqué un changement d’écologie du Doryphore, celui-ci opportuniste s’est mis à pulluler sur les cultures dès le début de 19ème siècle.
Il est détecté pour la première fois en Europe en Allemagne, à Cologne, en 1877. Les foyers d’implantations sont à peu près maîtrisés jusqu’en 1900 où l’espèce est rencontrée pour la première fois en France, dans les Pyrénées, puis dans le Bordelais en 1922.
Il a depuis conquis toute l’Europe, malgré l’utilisation d’insecticides chimiques depuis les années 50, l’espèce se maintient.
Le doryphore peut notamment effectuer des cycles de reproduction sur des espèces sauvages comme la Morelle douce-amère (Solanum dulcamara), la Morelle noire (Solanum nigrum) ou encore le datura (Datura stramonium). Plantes sur lesquelles il évolue en faible population, jamais comme sur la Pomme-de-terre.

Leptinotarsa decemlineata - Doryphore de la pomme de terre
Description :
L'adulte est un insecte de 10 à 12 mm de long, de forme ovale, fortement bombé sur le dessus.
La tête et le de couleur brun roux, présente quelques taches noires.
Les sont jaunes clairs, a cinq bandes longitudinales noires caractéristiques, ajouté la suture qui forme une onzième ligne noire.

Le dimorphismeLe dimorphisme sexuel est l'ensemble des différences morphologiques plus ou moins marquées entre les individus mâles et femelles d'une même espèce. sexuel est peu marqué. Le mâle est légèrement plus petit et de forme légèrement plus allongée.

Les œufs, de couleur jaune soutenu et de forme ovale allongée font de 1,5 à 2 mm. Ils sont déposés sur la face inférieure des feuilles par groupes de 20 à 30.
Leptinotarsa decemlineata - Doryphore de la pomme de terre
Leptinotarsa decemlineata - Doryphore de la pomme de terre
Leptinotarsa decemlineata - Doryphore de la pomme de terre
Leptinotarsa decemlineata - Doryphore de la pomme de terre
Les larves se caractérise par une tête petite de couleur noire, munie une paire de broyeuses.
L'abdomen est arqué et mou. Il est composé de neuf segments, de couleur rouge-orangé au premier stade, qui devient plus clairs par la suite.
Les segments de l'abdomen sont ornés latéralement de deux rangs de taches noires.
En fin de croissance, la larve mesure 11 à 12 mm de long.

Cycle de développement :
L'espèce est très prolifique, une femelle pouvant pondre en moyenne 800 œufs.
Les jeunes larves, très voraces, naissent au bout de 10 à 15 jours et se nourrissent des feuilles.
Après trois mues, la larve a terminé son développement (11 à 12 mm de long). Elle descend alors dans le sol et s'enterre à environ 10 cm de profondeur pour se transformer en , puis en insecte adulte.
Les adultes de la nouvelle génération peuvent entrer dans un nouveau cycle de reproduction ou bien, en fin de saison, s'enterrer pour entrer en diapauseLa diapause est une phase génétiquement déterminée dans le développement d'un organisme au cours de laquelle celui-ci diminue l'intensité de ses activités métaboliques..
Selon le climat, il peut y avoir d'une à trois générations par an.
À la fin de l'été, les adultes survivants s'enfoncent dans le sol pour hiberner à 30-40 cm de profondeur.
Les couleurs vives et contrastées des adultes et des larves, avertissent d'éventuels prédateurs du goût désagréable et de la toxicité de l'insecte.

Incidence sur les cultures :
Ce phytophage, spécialisé dans les plantes de la famille des , est un ravageur important, tant à l'état adulte qu'à l'état larvaire, des cultures de pommes de terre (Solanum tuberosum) qu'il peut anéantir en cas de défoliation totale.
Il peut aussi s'attaquer à d'autres Solanacées cultivées comme l'aubergine (Solanum melongena).
Les doryphores sont attirés vers les plants de pomme de terre par des composés volatils émis par le feuillage. Ces émissions sont amplifiées chez les plantes déjà attaquées par les insectes.